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.:: L'Armée ::.
Un corps d'élite
L'armée du Nouvel Empire entretenait un noyau de soldats de carrière qui, en temps de paix, étaient stationnés dans les garnisons de haute et de basse Égypte, de Nubie et d'Asie . Lors des grandes campagnes menées en Asie, pour combattre le royaume du Mitanni et l'empire hittite ou pour réprimer des insurrections, le pharaon enrôlait un homme sur dix parmi les serviteurs valides des temples, afin qu'ils renforcent l'armée régulière.
Les fantassins constituaient des compagnies de 200 hommes, composées de 20 pelotons et regroupées en divisions (vaguement désignées par le terme d'armée), d'environ 5000 hommes, sous la bannière de leur dieu local. Les compagnies étaient commandées par des "porte-enseigne" qui tenaient un bâton surmonté des insignes de la compagnie ; les divisions l'étaient par des généraux. L'infanterie était armée de javelots, de poignards et de cimeterres mais l'armure se réduisait à un calot rembourré, à un bouclier ovale en cuir brut et à une tassette triangulaire. Les chars, en osier, étaient prisés pour leur vitesse plus que pour leur armement. L'aurige était coiffé d'un casque de cuir ou de bronze et vêtu d'une armure ; son passager disposait d'un arc, de flèches et de javelots. Cinquante chars formaient un escadron sous le commandement d'un capitaine, et des unités plus importantes étaient commandées par des colonels ou des généraux.
Cependant les forces égyptiennes les plus redoutées étaient les archers, qui utilisaient l'arc composite, très efficace. Ils étaient groupés en bataillons ayant leurs propres commandants ou bien affectés à des unités d'infanterie. Les armées étaient déployées avec un centre et des ailes, et les charges se faisaient d'un seul tenant. Les Égyptiens se montrèrent mal préparés à la guerre de siège : il leur fallut généralement faire durer les choses jusqu'à ce que les assiégés fussent vaincus par la faim.
L'expérience expansionniste de l'Égypte différait sensiblement dans ses deux grandes aires d'influence, le nord (Asie occidentale) et le sud (Nubie). Au nord, il y avait des États métropolitains indépendants, qui n'étaient toutefois pas assez forts pour résister seuls à l'Égypte mais qui, coalisés ou soutenus par une grande puissance, pouvaient espérer lui tenir tête ; ainsi par exemple de l'empire du Mitanni, qui utilisait les cités syriennes comme États tampons contre l'Égypte. Au sud, il n'y avait guère de grandes puissances ni de centres urbains. Une fois soumis le royaume de Kerma, peu après 1500 av. J.-C., l'Égypte n'eut guère de mal à reculer ses frontières jusqu'à quelque 480 kilomètres de factuelle Khartoum. L'administration impériale se développa plus rapidement dans les possessions africaines que dans la province cananéenne. La Nubie et le Kouch étaient gouvernés par un vice-roi qui présidait à une bureaucratie provinciale, calquée sur le modèle égyptien ; elle dépouillait le pays de toutes ses ressources, de son or en particulier. En Asie, au contraire, le pharaon autorisait les villes à garder leurs magistrats et leur structure sociale, tout en imposant aux chefs cananéens le serment d'allégeance.
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